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exposition « Francine Picabia »


Du 17 novembre 2007 au 24 février 2008

 

Agnès Thurnauer présente ses « Portraits grandeur nature ». Cette nouvelle série d’œuvres revisite de façon décalée l’histoire de l’art contemporain à travers une galerie de portraits des grands artistes du XXe siècle. Produite par l’Agence d’artistes, cette série poursuit une recherche sur le genre des noms d’artistes. Agnès Thurnauer cherche à rendre visible la question suivante : pourquoi l’histoire de l’art est-elle monolithiquement masculine ? Elle commence ainsi en 2005 à féminiser les noms des grands artistes appartenant à l’histoire, et plus largement à inverser le féminin et le masculin. Elle recrée ainsi toute une population parallèle d’artistes fictifs, qui réinvente une autre histoire de l’art en livrant à notre imagination des vies et des œuvres possibles.

 

D’abord apparus en peinture murale, puis sur de petits badges colorés à porter sur le revers de la veste, ces noms d’artistes fictifs s’incarnent maintenant sous forme de sculptures qui apparaissent comme une version surdimensionnée des badges. Leur format et leur mode d’accrochage rappelle toujours la peinture, médium de prédilection de l’artiste. Ils ouvrent son propos au-delà de la question du genre, à la question du nom : comment le nom des artistes œuvre-t-il dans nos esprits ? Comment peut-il devenir une forme en soi et comment peut-il à lui seul représenter ?

 

Au-delà de ces artistes imaginaires inventés par Agnès Thurnauer, il s’agit bien ici des portraits des véritables artistes qui les ont inspirés. Des portraits qui se dessinent en creux, tant leurs œuvres continuent de résonner en nous avec force, résistant au bouleversement opéré sur leur nom.

 

L’exposition présente également des œuvres picturales. La série « Bien faite, mal faite, pas faite » (2004), détourne l’imagerie de la publicité dont elle annule le message en lui substituant le célèbre principe d’équivalence de Robert Filliou. Le grand triptyque « Sans Titre (Probably) », (2007) semble constituer le cœur de l’exposition, entraînant dans son vortex hypnotique les douze portraits qui gravitent tout autour.

Extrait du communiqué de presse – 2007