exposition « a transparent retrospective »
Du 11 novembre 2012 au 20 janvier 2013
Dan Perjovschi présente au CCC sa première grande exposition personnelle dans une institution française. À cette occasion, il regarde pour la première fois son travail sous l’angle de la rétrospective : une question singulière pour cet artiste dessinateur dont le travail principalement éphémère et largement inspiré par les soubresauts de l’actualité, est résolument ancré dans le présent.
Au CCC, il propose une « rétrospective transparente », redessinant son « best of » sur les vitres dressées dans tout l’espace d’exposition. Puisant dans son foisonnant répertoire de dessins créés depuis 1990, il revisite, année après année, vingt-trois ans de pratique artistique qui se superposent à vingt-trois ans d’histoire récente.
Dan Perjovschi est l’un des artistes majeurs de la scène artistique roumaine. Fort d’une longue expérience de dessinateur de presse amorcée au début des années 90 dans le contexte de l’après-Ceaucescu, l’artiste emprunte à ce genre graphique un trait rapide et incisif, assorti d’un humour souvent grinçant. Depuis une dizaine d’années, il s’est affranchi du support papier pour investir au marqueur ou à la craie, l’architecture des lieux d’exposition, dessinant avec une grande liberté à même les sols, les murs ou les fenêtres.
Régulièrement invité dans les grandes biennales et musées internationaux, l’artiste parcourt le monde ses carnets de croquis à la main. Chroniqueur attentif de l’histoire en marche, il réalise quotidiennement des dessins où se croisent ses observations du lieu où il se trouve et l’actualité internationale du moment. L’économie globalisée, le réchauffement climatique, les extrémismes religieux et politiques font partie de ses cibles favorites.
Recouverts ou effacés en fin d’exposition, ses dessins circulent et se renouvellent en permanence, à l’image du flux des informations quotidiennes qui les alimente. L’artiste joue volontiers de ces processus d’effacement et de recouvrement, d’apparition et de disparition, auxquels les visiteurs sont parfois associés, à leur insu (lorsqu’ils marchent dessus par exemple) ou volontairement (lorsqu’ils sont invités à dessiner eux-mêmes jusqu’à recouvrir les dessins de l’artiste). C’est le cas au CCC, où parallèlement à son ambitieux travail rétrospectif, l’artiste invite les visiteurs à enrichir de leurs propres dessins les murs qu’il aura lui-même commencé à investir.