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abri, pierre, bois, encre, papier


Du 30 mars au 22 septembre 2019 au CCC OD.

 

Les dessins de Fabien Mérelle, très précis et détaillés, décrivent un univers onirique où est mis en scène, dans un contexte fantastique, l’imaginaire personnel de l’artiste.

Ses compositions sont patiemment et presque exclusivement construites à l’encre noire. Flottant dans un vide indéterminé évoquant l’espace infini de la rêverie, elles semblent suspendues dans l’espace et dans le temps. Et pourtant, leur réalisme tranchant ne demande qu’à sortir de la page blanche pour investir concrètement notre monde.

Pour son exposition personnelle au CCC OD, l’artiste s’empare de l’ensemble des galeries du troisième niveau avec une sélection d’œuvres récentes mettant en scène la figure humaine dans un cadre naturel, voire sauvage.
Fabien Mérelle y est souvent le protagoniste, toujours vêtu de son pyjama rayé, costume récurrent utilisé comme un clin d’œil à la théâtralité des compositions. Il utilise ce personnage comme un miroir de la réalité, reflétant sa parentalité.

L’artiste explore les différentes facettes de cette thématique avec des propositions plastiques qui évoquent parfois l’harmonie entre la nature et l’humain. Cette relation synergique de l’espèce à son environnement naturel est parfois envisagée sous l’angle de la liberté, mais l’artiste étudie également des scénarios contradictoires en questionnant l’idée du refuge, faisant ainsi appel aux mécanismes instinctifs de repli et de protection.

Cette question est notamment travaillée à travers les motifs de l’île et de la cabane. Elle s’inscrit en outre particulièrement dans le lieu de création et de vie que l’artiste s’est choisi, puisque les décors récurrents de ses œuvres sont des évocations directes de la Loire, fleuve sauvage, à la végétation, à la minéralité et à la plasticité caractéristiques.

Ne se cantonnant pas uniquement à la présentation de pièces récentes, cette exposition est pour l’artiste une opportunité de produire de nouvelles œuvres se rapportant directement à la vallée de la Loire et empruntant ses matériaux primordiaux, la pierre calcaire et le bois flotté façonnés par le fleuve. Comme un retour aux sources, ce geste artistique est aussi une manière d’extraire de la représentation des motifs récurrents pour leur offrir une existence propre et ancrée dans le réel.

 

[Extrait du dossier de presse – 2019]