exposition nationale suisse « Expo.02 »
Le premier but sera donc de donner à voir le site dans l’instant et dans son coté immuable. Certains éléments du site sont incompatibles avec le thème, le port de plaisance, le terrain de football… on peut voir, ou on peut entrer dans plus de la moitié de l’expo. Morat est une magnifique ville historique. Il est hors de question qu’elle puisse être uniquement parallèle, indépendante de l’expo. Nous cherchons des lieux… le château ? Les tours des remparts ? Le musée ? … nous allons créer des interférences, des compléments… c’est un lieu de parcours, de découvertes, de surprises…le lac est aussi un thème… « Ô temps suspend ton vol… », deux ou trois événements au lointain… un mirage… temple ? …plate-forme technique ? …observatoire ? Un volume massif hermétique, mystérieux, inquiétant… brouillards, des vapeurs… cette exposition c’est le refus de la dissociation contenu-contenant. Les contenants sont des œuvres au même titre que les contenus. C’est une attitude sur la distanciation qui provoque une relecture du site naturel et des constructions existantes. Cette exposition c’est la fragmentation comme moyen de recomposition. C’est le contraire de l’exposition d’art simplement accumulatrice où l’artiste ignore ce qui se passe autour. Au lieu d’une gigantesque exposition concentrée où tout est interférent nous proposons trente ou quarante mini-expos. Le visiteur peut commencer à visiter où il veut. On peut « rentrer » dans l’expo à n’importe quel point du parcours et visiter au rythme et dans l’ordre que l’on souhaite.
Jean Nouvel