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exposition « Opalka 1965/1-∞, l’œuvre photographique »


Du 26 juin 2004 au 02 janvier 2005

 

Dix-huit ans après la première monographie française que le CCC avait consacrée à l’ensemble de son programme, cette exposition est la première rétrospective mettant en lumière une partie importante de son œuvre photographique, conceptuellement indissociable du programme dans lequel il décida de s’engager 40 ans plus tôt.

 

« Ma position fondamentale, programme de toute ma vie, se traduit dans un processus de travail enregistrant une progression qui est à la fois un document sur le temps et sa définition ; […] Je compte de manière continue de 1 à l’infini sur des toiles de même dimension, à la main, au pinceau, en blanc, sur un fond recevant à chaque fois 1% de blanc supplémentaire. Arrivera donc le moment où je compterai en blanc sur blanc. À chaque « détail » [c’est ainsi que l’artiste nomme chacun de ses tableaux], s’ajoute un enregistrement sur bande magnétique de ma voix disant les nombres pendant que je les peins et une documentation photographique de mon visage. » (Roman Opalka, 1972).

 

Le processus d’enregistrement photographique du temps qui s’imprime sur son visage est apparu dans le programme de Roman Opalka en 1972. Depuis, dès qu’il repose son pinceau, l’artiste se photographie devant la toile en cours. Il utilise invariablement le même cadrage, la même lumière, le même appareil photographique, porte une chemise blanche toujours identique et adopte quoi qu’il arrive la même expression. D’une photographie à l’autre, qu’elle soit prise à plusieurs jours ou plusieurs années de distance, cette constance imperturbable définit à travers les traits de l’artiste une forme visuelle du temps.

 

« Une seule catégorie de « détails » comporte une durée parfaitement identique : l’instant d’ouverture et de fermeture de l’objectif, correspondant au nombre et au moment où je me suis arrêté de peindre, afin de le fixer par une photographie de mon visage qui devient aussi un détail de ce moment précis ; cela afin de mémoriser une partie de mon changement physique et de son reflet psychique par ce que je nomme mon autoportrait, composé de milliers de photographies représentant des milliers de jours de travail, et qui constituent des sections d’observations fixées par un cliché, réalisées dans l’atelier, à la fin de chaque journée… » (Roman Opalka)

Extrait du communiqué de presse – 2004